# 4: Mrs. Dalloway – Virginia Woolf

Mrs. Dalloway

Mrs. Dalloway

I- Ça parle de quoi?

Londres, juin 1923. Mrs. Clarissa Dalloway organise une soirée mondaine chez elle. Elle sort acheter des fleurs pour l’occasion. Sur cette trame simple, c’est tout le fil de ses pensées, ses émotions, ses doutes qui est déroulé. Tout au long de sa promenade, elle rencontre des amis, des ennemis, des personnages qui ne semblent pas liés mais qui auront leur rôle à la fin, et c’est aussi une rencontre avec le passé qui se rappelle à elle. Peu de dialogue, beaucoup de pensées, peu d’action, juste un portrait de Clarissa. Cette journée se termine donc par la réception, donnée en sa demeure, qui apportera des réponses à certaines questions.

II- Le personnage principal

Clarissa Dalloway est une bourgeoise d’âge mûr. Elle est clairement de son temps, dans le sens où elle se comporte exactement comme on l’attend: elle soutient son mari et organise des soirées, elle n’est pas excessivement cultivée mais est très aimable. On découvre tout au long du roman que Mrs. Dalloway est aussi pleine de nostalgie, de doutes, ce qui lui confère une aura philosophique. Car, en effet, elle est aussi contemplative, un peu distante de la réalité parfois, elle se demande si elle a fait les bons choix dans la vie, notamment en épousant Richard Dalloway. C’est un personnage fort raisonnable, pour qui le passage du temps revêt un aspect symbolique.

J’aimerais aussi présenter Peter Walsh, qui est l’antithèse de Mrs. Dalloway, et pourtant son grand ami. Bourgeois dans la cinquantaine, il revient des Indes, c’est un aventurier, un voyageur. Il a, dans le passé, courtisé Mrs. Dalloway, qui a finalement refusé de l’épouser. Mais, malgré ce qu’il dit tout au long du livre, il possède encore des sentiments à son égard. Le trouble qui l’habite tout au long du roman est vraiment différent de celui de Mrs. Dalloway, ce qui créer un certain équilibre dans l’oeuvre.

III- T’en penses quoi?

Hum, je vais commencer par ce que j’ai aimé: la narration fluide, qui se lit comme l’on marche, et c’est l’effet recherché puisque nous déambulons avec les personnages dans les rues de Londres. C’est assez aisé à lire, moins à suivre parfois. Et qualité importante pour moi, c’est poétique (même en français). Le côté détaillé de la vie londonienne dans les années 20 m’a plu, c’est quasiment un roman anthropologique, étude de la classe sociale supérieure. Certains aspects des personnages m’ont parlé, malgré l’absence de point commun direct, ils se posent certaines questions que je me pose aussi. On ajoute à cela le thème du temps qui passe et de la liberté de penser. D’un point de vue interprétatif, je le vois comme une métaphore du fameux combat coeur vs. raison. Les deux personnages principaux incarnent ces idées, mais le roman n’est pas tranché, puisque dans la vie comme dans l’oeuvre, c’est un juste équilibre entre raison et sentiment qui amène le bonheur.

Finalement, et c’est là le plus étonnant, je ne pense pas avoir vraiment aimé. Le stream of consciousness des personnages est parfois insupportable car l’on passe d’un personnage à l’autre à mesure que l’on marche. Finalement, étant une personne d’action, s’il ne s’en passe pas dans le livre que je lis, je vais trouver cela moins attrayant. Toutefois, j’entrevois les raisons de sa présence dans la liste.

IV- Un petit extrait…

Un très bon résumé de ce qu’est Clarissa Dalloway, ainsi que du style si particulier de l’oeuvre. Nous somme en fin de journée, la soirée mondaine de Clarissa bat son plein :

«Le Professeur Brierly (Clarissa le voyait) n’était pas du tout d’accord avec le petit Jim Hutton (qui portait des chaussettes rouges, parce que les noires étaient à la blanchisserie) au sujet de Milton. Elle les interrompit. Elle dit qu’elle adorait Bach. Hutton aussi. C’était le lien qui les unissait, et Hutton (très mauvais poète) avait toujours eu le sentiment que Mrs. Dalloway était la plus digne d’estime de toutes les grandes dames qui s’intéressaient à l’art. C’était étonnant, cette rigueur qu’elle avait. Sur la musique, elle se montrait d’une parfaite objectivité. Elle était un peu pédante. Mais d’aspect, elle était vraiment charmante! C’était très agréable d’être reçu chez elle, à part ces détestables Professeurs. Clarissa envisagea un instant de l’enlever de l’installer au piano de la pièce du fond. Car il jouait divinement.

«Oui mais le bruit! dit-elle. Le bruit! »

«C’est a cela qu’on reconnaît une soirée réussie.»

Avec un signe de tête courtois, le Professeur s’éclipsa discrètement.»

V- Et si on n’aime pas lire?

1997, Mrs. Dalloway, de Marleen Gorris avec Vanessa Redgrave dans le rôle principal.

Aucun commentaire à ce sujet, je ne l’ai pas vu.

VI- Anecdotes

En septembre 1931, Virginia Woolf a entamé un nouveau roman: Flush, il s’agit de la biographie du CHIEN d’Elizabeth Barrett Browning (publié en 1933)…

Pour vous le procurer, suivez le lien:

http://www.leslibraires.ca/livre-affiliation/mrs-dalloway-virginia-woolf-9782253030584.html/fadc0c7722a422f7e3bae4f3a4b50e7ed0b387be0b25b360f20e581d6dddbaebbcd7d6204a4cb25c9bfc3e6713b7c90af2e5859d94af236a51820e937503c0ab/?type=fiche&configuration=1&u=41612

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