# 9: Poèmes – Paul Celan

Poèmes de Paul Celan

Poèmes de Paul Celan

I- Ça parle de quoi?

L’exercice se complique, il est question de poésie ici. Ça parle des voyages et leurs souvenirs, de l’amour pour une femme, mais aussi, de par l’histoire du poète de la mort, de la perte d’un être cher et de la Shoah, qui n’est jamais mentionnée en tant que telle mais sous-jacente dans l’œuvre complète. Ce terrible épisode a marqué le poète, et c’est une oeuvre  sombre qui en découle.

II- Le personnage principal

 En poésie, le personnage principal est, selon moi, l’auteur. Je ne me lancerai pas dans la biographie de Paul Celan, que vous pourrez trouver sur internet, ou dans les bonnes librairies. Toutefois, pour comprendre le paradoxe vécu par cet homme, je citerais cet extrait de lettre qu’il a envoyée à Max Rychner en 1946.

« Je tiens à vous dire combien il est difficile pour un Juif d’écrire des poèmes en langue allemande. Quand mes poèmes paraîtront  ils aboutiront aussi en Allemagne et –permettez moi d’évoquer cette chose terrible -, la main qui ouvrira mon livre aura peut-être serré la main de celui qui fut l’assassin de ma mère… Et pire encore pourrait arriver… Pourtant mon destin est celui-ci : d’avoir à écrire des poèmes en allemand.»

III- T’en penses quoi?

Oubliez le sonnet en alexandrins et rimes croisées que vous avez l’habitude de fréquenter en poésie. Paul Celan transforme la forme du poème, en éclatant les vers, en coupant, collant, faisant fi de la casse des lettres, de la scansion, de la longueur des vers, etc. La poésie du 20e siècle ne rime pas nécessairement non plus. C’est ce qui est le plus difficile à accepter pour moi lorsque je lis de la poésie. Et puisqu’il s’agit de fragment, on ne se plonge pas dans un recueil comme dans un roman. Ce fut donc un peu frustrant à lire, car les repères étaient chamboulés.

En ce qui a trait à la thématique, elle est, comme tous les poèmes de cette planète, sujette à interprétation. Toutefois, en parcourant l’essai critique qui accompagnait les poèmes, j’ai pu découvrir l’histoire de Paul Celan, né juif, germanophone, dans une province de l’actuelle Roumanie, en 1920. il parviendra à échapper à la déportation mais pas ses parents qui meurent dans les camps. Sa poésie est empreinte d’émotion et de l’horreur vécue. Il a écrit pour exprimer sa douleur, et c’est sous forme de vers que cela transparaît. À travers le filtre de la biographie de Celan, la lecture des poèmes prend une autre dimension. C’est l’écriture d’un pan de l’histoire à laquelle on assiste.

IV- Un petit extrait…

Paul Celan écrit en allemand, mais dans l’édition que j’ai empruntée, les deux langues se faisaient face, voici donc la traduction française.

Sommerbericht (Rapport sur l’été), extrait de Sprachgitter, 1959.

Vide pas,

contourné, le tapis de thym.

Ligne de blanc, posée

en travers de la lande aux bruyères.

Rien porté dans le chablis

 

Rencontre à nouveau avec des

mots isolés tels :

éboulis, ajoncs, temps.

V- Et si on n’aime pas lire?

Et bien, hum, on peut écouter un enregistrement de ses compositions: Ich hörte sagen.

Ou une mise en musique, par exemple : Songbook Chanson einer Dame im Schatten, Es war Erde in ihnen, Psalm, Corona, Nächtlich geschürzt, Blume) chanté par Ute Lemper, et mis en musique par Michael Nyman.

VI- Anecdotes

Paul Celan était traducteur, il s’est frotté à quelques membres du Club des 100: William Shakespeare, Fernando Pessoa, Franz Kafka, et bien d’autres (Baudelaire, Cioran, Apollinaire, etc.)

Pour vous le procurer, suivez le lien:

Laisser un commentaire